Chambre du pavillon: Maryah mal en point...

Justin suit les instructions de Germaine, conduit Maryah dans la chambre verte du pavillon, celle réservée aux invités. Il l'allonge sur le lit, ouvre les tentures et un peu la fenêtre, il a déjà vu la vieille faire ça à de nombreuses reprises. Il tente de murmurer quelques mots à Maryah attendant de céder sa place à Germaine.

Maryah, Maryah, tu nous entends?

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

Le trou noir. Le Néant.
Un peu comme les champignons de Draugaran, plus de notion du lieu ni du temps. Un voyage fantastique au pays du néant. Comme si son esprit avait quitté son corps. Plus de faim, plus de douleur, plus de boule dans la gorge, plus de peur, plus d'idées à ressasser non ... juste le rien.

Elle est bien.
Elle plane, elle croirait même voler à travers des volutes de fumées. Elle n'a pas la force de bouger, même pas la possibilité d'ouvrir les yeux, mais un souffle frais caresse son visage ... et puis une voix ... une voix au milieu de nulle part ...

... entends ... ?

Non elle n'entend pas grand chose. Elle ne reconnait même pas la voix. Peut être est-elle enfin aux jardins des délices, dont lui parle sans cesse Léa ... Non elle ne veut rien entendre, rien voir, rien sentir. Elle veut rester là au milieu de nulle part, telle une goutte d'eau au milieu des nuages.

Incapable de rassembler ses esprits pour formuler un mot compréhensible, la brunette soupire, cherchant à rester percher là haut là haut ... où il n'y a rien.

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

La Germaine arrive avec ses fioles, des concoctions maisons, elle a tout appris sur les champs de batailles de la grande guerre comme ils disent maintenant, celle de 100 ans, elle se souvient de la vieille qui faisait la tambouille qui lui avait enseigné la magie des plantes, de celles qui font le mal, de celles qui font le bien. Celles qui font le mal, jamais elle les utilise, une fois seulement quand son gars les tripes à l'aire demandait grâce. Mais c'est du passé, tu radotes Gégère, c'est le début de la fin. Et maintenant la vielle c'est elle qu'elle se dit et sans doute qu'elle est la dernière, on vient de loin pour la voir, mais personne n'a voulu apprendre...

De son œil de lynx, sur le pas de la porte, elle évalue la situation et rassemble tous les éléments qu'elle a, elle se tenait raide comme un piquet avant sa chute, trop raide pour être en bonne santé, elle se forçait donc à se maintenir droite, elle a une douleur quelque part. Pourvu que ce soit pas purulent. Quoi que parfois en dedans, on sait rien faire non plus quand c'est fichus.

Bon les sels, et retirer la carapace en métal. Elle voit Justin penché au dessus d'elle, il parle pour la maintenir avec les vivants et il a ouvert la fenêtre le bon gars. Quand il veut, il retient bien sa leçon. Elle s'avance donc et regarde si sous la côte de maille, elle est habillée, on dirait que oui.

Maneke, aide moi à enlever c'te ferraille qu'elle a sur elle. Puis rejoint donc tes invités.

Elle soulève son bras, elle a un jour vu un médicastre faire ça et le laisse tomber, constate qu'il y a plus de force dedans. Elle regarde de près son visage, sa méthode à elle, et voit qu'elle souffle encore, donc tant qu'il y de la vie, y de l'espoir... Soulève une de ses paupières d'un doigt, et voit qu'ils sont un peu jaune.

Allez Justin plus vite man! C'est bon fiche le camps d'ici, je terminerai moi même, puis y en a bien une en bas qui viendra me donner un coup de mains.

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

Chaleur, station debout prolongée, manque de nourriture, manque de sommeil, forte émotion ... et paf c'est la syncope chez la terrible criarde. Les sels de pâmoison la tire de ses songes ! C'est âcre, ça pique, son cœur semble battre à nouveau normalement. Elle n'a pas senti les gestes de Germaine autour d'elle, ni entendu ses paroles, mais peu à peu l’Étrangère revient à elle et perçoit une présence à ses côtés.

Froncement de sourcils, raclement de gorge, et voilà que petit à petit l'extrémité de ses doigts et de ses orteils enfermés dans les bottes, commencent à remuer. Les cils papillonnent un moment, le voile noir se lève enfin ... le Néant disparait, laissant place à d'étranges visions.
De toute évidence, elle est allongée ... sa main glisse sur les tissus qui la portent, étrange, c'est si fin ... Son regard se porte au dessus d'elle ... du bois, des tentures ... p'tain elle est dans un lit !
Sa respiration s'accélère, elle panique, elle s'étouffe ... et si ... et si ça recommençait, comme dans la forêt ! M**** !

Toujours immobile, elle porte instinctiv'ment ses mains à sa gorge griffée et mordue, et demande d'une voix rauque dont les tremblements en disent long sur son état de nerf :

Où Suis JE ?!

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

Doucement petiote, t'est chez la vieille Germaine, elle va s'occuper de toi, tu as rien à craindre ici.

Elle passe sa main sur son front, y pose un morceau d'étoffe trempé dans de l'eau fraiche avec des épices, elle regarde ses poignets et ses diverses plaies et griffures que ses vêtements ne dissimule pas. Elle ne met pas longtemps à prendre conscience de ce qu'elle a du subir ses derniers jours. Elle voit bien quelque griffures, ne l'embête pas trop, la laissant reprendre ses esprits.

Allons ma mignonne, laissez-vous aller, dormez en toute quiétude, vous êtes en sécurité ici. Je reste près de vous, je bouge pas.

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

La vieille Germaine ? Flûte !!!
Mais qu'est c'qu'elle fiche là ... l'instant d'avant elle était en salle de réunion et la voilà maintenant dans un lit avec une gouvernante ou j'sais pas quoi ! Tarabistouille ! ça pue c't'histoire !
Maryah passe ses mains sur ses bras, et son ventre qui lui fait toujours aussi mal. C'est là qu'elle se rend compte qu'on lui a retiré sa cotte de maille, ses coudières, ses jambières ! Ah non ça peut pas se passer comme ça ...

Elle se redresse sur les coudes, faisant tomber le tissu de son front bouillant et commence à râler en regardant la vieille :

Qui a osé me r'tirer mon armure ? Pis qu'est c'que j'fous là d'abord ? J'ai pas l'habitude d'trainer dans les plumards des gens qu'j'connais pas !

Pas bien vigoureuse dans le corps, mais côté désagréable, elle sait faire !

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

Oulllaaaa tention que je vous jette pas par la fenêtre, la patience c'est pas mon fort ma ptite. Le Justin il a ouvert les clips, puis j'ai finis de vous retirer cette ferraille qui vous meurtri plus encore les chairs qu'elles le sont! Déjà que vous avez griffer mon parquet en vous étalant comme une crêpe de breton, venez pas faire la maline ou je vous assomme avec la belladone!

Bon diou! Les airs je vous jure!

Elle se redresse la toise, genre fait gaf à toi j'en ai matée des autres, une main sur la hanche, l'autre qui de son majeur l'accuse et la met en garde...

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

Voilà que Maryah a trouvé à qui parler. ça c'est pas habituel ! D'habitude, elle a toujours le dernier mot, et elle en rajoute. Mais Germaine ... c'est autre chose. Non fière de lui annoncer qu'elle s'est écrasée au sol en abîmant son parquet, la vieille se raidit et la toise. Limite menaçante. Suffisamment pour faire taire Maryah quelques instants.

La tête de la brune retombe mollement sur le lit. Lui manquait plus que ça, tient ! Une gouvernante amère qui la cloue au lit. Alors c'est ça l'décor ... Maryah s'est effondrée devant tout le monde ! Oh la honte ! Elle se mord la lèvre, gênée, honteuse d'avoir montrer ses faiblesses. Si elle avait un peu dormi ou manger avant de prendre la route, ça aurait pu aider hein ... maint'nant, elle a l'air fine. Et puis imaginez qu'on la fait transporter jusqu'icy et que Justin a aidé à retirer l'armure ... mouarf ! Pas sortable cette Maryah.

Elle passe une main sur son front brûlant, et fixe ses prunelles noires sur Germaine :

Désolée ... Germaine ... pour le plancher. J'sais pas c'qui s'est passé ... V'pourriez m'faire porter mes effets, il est temps qu'j'rentre chez moi ...

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

Pas question que vous sortiez d'ici dans cet état là, je suis pas une criminelle. Je m'en va vous chercher un bon bouillon de poule, puis de la goûte de quinquina, et faites pas la grimace, j'ai ben vu que vous aimiez ça. Ce sera l'occasion de m'en enfiler une aussi. Et je fermerai la porte à clé et les fenêtres sont trop haute pour essayer de sauter, quand on se casse les os de la tête, pas possible de les recoller, donc y pensez même pas.

Faites une sieste en attendant.

Et le plancher on s'en fou, il est moche, je serais la demoiselle Eulalie, je mettrais du schiste partout, faut voir en Flandres, les maisons elles ont de la gueule! Je parle de trop, je vais chercher le bouillon.

Elle part en trottinant, ferme la porte à clé comme elle l'a dit quelques minutes avant de quitter la pièce, une serrure qu'elle prend soin de faire grincer, pour rappel à l'ordre.

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

Et voilà que Maryah se retrouve seule, enfermée dans cette noble chambre ... On a vu plus malheureux, me direz vous ! Elle regarde les tentures, les couleurs, le parquet si bien cirés, les couvertures chaudes, la cheminée, le petit bureau, la fenêtre ... Tout est calme icy. Tout est doux. Tout est chaud.

Dans une grimace qu'elle n'a pas à cacher puisqu'elle est seule, elle s'asseoit sur le bord du lit. La tête lui tourne encore, fichue journée. Peut être était ce à cause des drogues de Drau ... ou bien ... à cause de ... arf fichu tourbillon ! La porte est juste en face ... c'est plus fort qu'elle. Dans un effort qui lui demande toute sa concentration, et beaucoup de conviction pour mettre un pied devant l'autre, Maryah va à la porte ... fermée ! Germaine n'a pas menti. Fichue bonne femme, pense Maryah, un petit sourire au coin des lèvres. Se tenant au mur, elle longe la pièce jusqu'à la fenêtre, malgré ses faibles jambes qui la soutiennent à peine ... elle a vraiment pensé à tout la vieille. Comme on dit, c'est pas au vieux singe, qu'on apprend à faire la grimace.

Maryah s'appuie au rebord de fenêtre, regardant la vie qui bat dehors, contrastant avec la mort qui vit dedans. Laissant son regard traîné sur la pièce, elle croise son reflet dans le grand miroir du coin. Elle se relève en gémissant, et vient se planter devant son image. Elle porte ses mains à son cou qui se colore, fichue Germaine ... elle lui a pris son foulard ! Sa chemise descendant sur ses avant-bras, elle voit les marques à ses poignets ; il l'avait serré si fort ...
Ses mains glissent lentement sur la chemise, là haut elle peut deviner la marque honteuse, et en descendant sur son ventre, elle repense au coup de poing. Elle regarde vers la porte et n'entendant rien, sort la chemise de ses braies, remonte légèrement l'étoffe et aperçoit le ventre aux chairs multicolores. Il n'y était pas allé de main morte ! Etrange réflexe que celui de frotter, comme si les bleus allaient s'effacer d'un simple revers de main. Partiront ils seulement un jour ?! La chemise retombe jusqu'à ses genoux. Elle s'observe encore. Elle se sent sale. Elle se sent décalée ... dans ce décor si travaillé, si parfait. Elle est l'imperfection même ...

Tant bien que mal, elle rejoint le lit, s'y affaisse. Elle voudrait crier. Mais pas icy. En même temps, les paroles réconfortantes de Germaine et le lieu fermé, lui donne comme une sensation de sécurité. Sentiment qu'elle n'a pas éprouvé depuis la nuit des ténèbres. Elle s'essuie les mains moites sur les genoux écorchés ; elle se rappelle sa tentative de fuite, à quatre pattes ... En vain. Elle n'y avait gagné qu'un court voyage sur le dos aussi écorché, tirée par la cheville.
Icy, c'était différent, il n'y avait pas de bête. Il n'y avait pas de prédateur. Rassurée, et tout aussi fatigué, elle s'enroula dans une épaisse couverture et finit par s'endormir, recroquevillée en travers du grand lit.

L'entêtement de Germaine avait fait mouche ...

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

La vieille revient avec son bouillon, et quelques autres mets au fumet qui ensorcelle les narines et qui vous donnent faim même lorsque l'on somatise. Elle se dit intérieurement, faut qu'elle mange la gamine, je bouge pas tant qu'elle avale pas quelque chose. Elle sort la clé de son cache poussière et elle évite de la faire grincer inutilement cette fois dans la serrure.

Elle s'avance à pas de loup vers le lit et voit qu'elle dort à point fermé. C'est déjà un bon début, elle pose le plateau sur la petite table qu'elle pourra tirée près du lit quand elle se réveillera. Le nez retroussé, elle décide de s'assoir dans un fauteuil. Elle se dit que elle serait une dame, elle ferait de la dentelle, mais elle aime pas ça. Que c'est vilain d'ailleurs ses ptits bons hommes en crochet blanc qui ressemble à rien. D'ailleurs ce coussin sur la chaise en face d'elle, il est juste bon à faire de la charpie.

Elle va le chercher, sort son coupe plante qu'elle a toujours sur elle, tire sur quelques fils et avec un plaisir non feint, tire les uns après les autres sur ceux composant cette ridicule scène d'un marquisette et une marquisa enfin un truc du genre. Au fur et à mesure que la scène s'efface, son visage s'illumine.

Elle s'imagine la marquisa pleurer la fin de son galant, déjà des souliers à talons, les vrais hommes, ça portent des bottes, godiche va, nooon mon amour, jamais je ne t'oublierai, on se retrouvera au paradis des chiffons, et un nez en moins pour l'amoureux. Elle va le faire cul de jatte, tient. Alors madame, on l'aime toujours son bouffon sans les jambes, elle va s'attaquer à elle tient, cette ombrelle pour le soleil, ben va en cuisine il y fait chaud aussi et t'en aura pas besoin de ce machin. Elle va lui enlever un bras tient, pas de raison d'amocher que l'autre et fliiiip manchote la cancoillotte mal fagotée. Y a rien à faire on s'habille bien mieux en Flandres que par ici. Je vais la faire veuve, ce sera sa punition pour être mal habillée. Vilaine Germaine, tu débloques ma vieille.

Et un regard sur la malade. Qui dort toujours... Elle repart dans son jeu et effeuille la survivante de la tapisserie.

Messages : 29 Date d'inscription : 16/10/2013

Sommeil lourd, profond, sans alcool, sans drogue, sans cauchemar.
La brune, enroulée dans la couverture, finit enfin par s'éveiller. Elle se sent mieux. Elle reconnait le décor, baille, s'étire, pose un regard sur la forme humaine. Non loin de là, Germaine dans le grand fauteuil, en train de faire des travaux de couture ... Petit sourire. C'en est rassurant.
Maryah se redresse lentement, et la salue poliment.

Oh Germaine ... merci de ...
Un merci, ça lui arrache la bouche mais la vieille femme dégage quelque chose de si rassurant, si maternant que Maryah ne peut lui montrer sa reconnaissance ...
... veiller sur moi. ça va mieux ... oui vraiment j'me sens ... presque bien. Désolée d'm'êt'endormie.
Il en a de la chance Justin de vous avoir. J'espère qu'il le sait.

Elle sourit à Germaine, et se redresse lentement.

Je crois que ce coup ci, je vais pouvoir récupérer mes affaires ... si vous permettez ...

Oui, mieux valait la brosser dans le sens du poil si elle voulait sortir d'icy !

Messages : 55 Date d'inscription : 23/09/2013

Je n'aurai qu'un mot "repos", il vous faut reprendre des forces avant de redescendre auprès des ronds de cuir, je compte pas vous garder 100 ans ici, vous en faites pas, mais vous tant que vous serez un oisillon pour le kat! Pas question de quitter la chambre.